Bloguele Juin 14, 2012

Ventes aux enchères printanières d’œuvres d’art canadien et examen du marché de 2012

Les résultats prévisibles des ventes aux enchères confirment les avantages des ventes privées ou de gré à gré

Jean Philippe Dallaire (1916-1965) | Papillon, 1958

 

Chris Varley, un de nos distingués collègues, a fait paraître récemment quelques-unes de ses observations - avec lesquelles je suis en grande partie d’accord - portant sur trois ventes aux enchères. Notez que je vais profiter de la présente tribune pour en formuler quelques-unes de mon cru. Essentiellement, ce à quoi nous assistons, c’est à une polarisation du marché, plus précisément à un intérêt marqué pour ce que Stephen Jarislowsky, qui est à la fois, notre client, notre ami, notre voisin et notre gourou en matière de placement, appelle les œuvres d’art du « premier quartile ».

 

À preuve : les prix records obtenus pour les exceptionnels Borduas et Brandtner vendus par Sotheby's, pour le Lemieux intitulé « La plage américaine », pour le J.E.H. MacDonald, pour un Emily Carr vendu par la Maison Heffel et pour la splendide aquarelle de Carmichael vendue par la Maison Joyner. Même si elle est de valeur plus modeste, j’admets avoir été surpris par le prix auquel la Maison Joyner a vendu l’œuvre d’art Emma Lake de Dorothy Knowles, et ce, parce que je croyais qu’elle avait peut-être été perdue ou encore parce qu’on l’avait offerte en fin d’encan. Même au prix auquel elle a été adjugée, j’aurais bien aimé en faire l’acquisition pour moi-même. J

 

e tiens également à souligner que les prix de quelques Krieghoff en bon état se sont maintenus cette saison (Il était à peu près temps! Il s’agit là d’un phénomène auquel nous assistons sur d’autres marchés où les prix pour certaines œuvres contemporaines sont tellement élevés que les collectionneurs et investisseurs avisés cherchent les bonnes occasions pour mettre la main sur des toiles classiques). Quand le nombre de joueurs sur le marché diminue comme cela se passe actuellement, l’inondation d’objets d’art qu’amène la saison des ventes aux enchères sur notre petit marché entraîne une diminution des prix de vente, sauf peut-être pour les œuvres d’art du premier quartile qui y sont offertes.

 

Si une personne n’achète qu’à la tenue de ventes aux enchères, il y a fort à parier qu’elle est abonnée à tous les catalogues de vente ou encore qu’elle se les procure tous. Par contre, si une personne est un vendeur aux ventes aux enchères, sachez que je ne partage pas du tout l’opinion populaire selon laquelle une maison de vente aux enchères va obtenir de meilleurs prix qu’une autre tout simplement en raison de sa stratégie marketing ou des sommes consacrées à sa publicité. À n’en pas douter, c’est la compagnie qui offre les meilleurs Borduas, Carr, Cullen, Krieghoff, Kurelek, Lemieux, etc. qui obtiendra les meilleurs prix au cours de la saison des ventes aux enchères.

 

À ceux qui sont prêts à courir le risque énorme de vendre leurs objets d’art à des encans, je leur dirais tout simplement de faire affaire avec la maison qui leur propose les meilleures modalités. Négociez votre prix de vente à la hausse, car, de nos jours, cela est très faisable. Tout compte fait, si l’on examine les résultats des ventes aux enchères de cette saison, on se rend compte qu’un vendeur avisé aurait eu tout intérêt à faire affaire avec un galeriste qui fait des ventes de gré à gré plutôt qu’avec un encanteur.

 

Même si « La plage américaine » de Lemieux s’est vendue à 1 550 000 $, je crois que le modeste prix obtenu pour l’incroyable et monumental « Le mois de juin » de Lemieux (325 000 $) s’explique par le fait que quatorze Lemieux ont été proposés aux enchères pendant les quelques semaines que durent ces ventes. Une surabondance d’œuvres d’art sur le marché a pour effet d’en faire chuter les prix, surtout si elles ne sont pas dans le premier quartile et, aussi, surtout quand on sait que les ventes aux enchères rapportent moins. Dans ce cas-ci, une vente de gré à gré aurait été nettement plus avantageuse pour le vendeur. Je n’ai aucune hésitation à vous mentionner qu’un Milne s’est vendu 42 500 $ aux enchères, alors que nous avions offert 75 000 $ directement à son propriétaire.

 

À l’une de ces ventes aux enchères, on offrait onze œuvres de Lawren Harris, ce qui explique indubitablement pourquoi deux d’entre elles qui, selon moi, auraient pu rapporter plus de 100 000 $ il y a un an, ont trouvé preneur à 55 000 $ chacune. Même si une toile de Carr s’est envolée à un prix juste et élevé, je ne crois pas que le fait d’en présenter huit lors d’une seule et même vente aux enchères joue en faveur du maintien du prix de ces toiles. Compte tenu de l’engouement pour les toiles de Marcelle Ferron, quand on en offre quatre au même encan, voici ce qui arrive : la meilleure s’est vendue à très bon prix et les trois autres sont demeurées invendues. Qui aurait cru ça il y a six mois? Certaines des peintures non vendues de Ferron et d’autres artistes étaient de grandes œuvres. Si elles avaient été vendues de gré à gré, par exemple par une galerie comme la nôtre, je crois que leurs propriétaires auraient fait de très bonnes affaires.

 

En terminant, j’ajouterai que le nombre de lots invendus cette année a atteint un niveau record ou presque, du moins dans le cas d’une compagnie de vente aux enchères. Cela signifie également que ces œuvres devront être retirées du marché à moyen terme parce qu’elles sont invendables. Tout ce que vous venez de lire ne vise qu’à souligner l’énormité du risque qu’une personne prend lorsqu’elle décide de vendre une œuvre d’art de grande qualité aux enchères. En faisant affaire avec une galerie d’art comme la nôtre spécialisée dans les ventes de gré à gré, cette personne devrait savoir qu’elle bénéficie d’une belle occasion de vendre son œuvre au prix le plus élevé qui soit.

 

Et si je me fie aux résultats des récents encans, je crois qu’il s’agit là du genre d’occasions à ne pas rater. Nous, de la Galerie Walter Klinkhoff, préparons actuellement une vente d’œuvres d’art de grande importance que vous pourrez voir en ligne à compter du 29 juin. Inutile de vous rappeler que les collectionneurs avertis nous contactent déjà pour savoir ce que nous aurons à offrir. Pour une consultation confidentielle, nous vous invitons à nous contacter sans tarder si vous envisagez de vendre une œuvre d’art de qualité.

 

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