« J'ai toujours essayé de saisir la transparence dans ma peinture et j'ai graduellement découvert que le plastique et le verre sont des meilleurs matériaux que l'huile et la toile. [...] Une oeuvre d'art devrait être accessible à chacun, riche ou pauvre, et devrait constituer son environnement quotidien en se rendant ou en revenant de son travail. [...] Je veux que mon art entoure le monde ordinaire de bonheur et de couleur. » D. Flint, The Gazette, 2 Novembre 1967

Marcelle Ferron est née en 1924 à Louiseville, au Québec. Reconnue pour son oeuvre en tant que peintre, sculpteure et artiste du verre, elle est assurément l'une des artistes les plus marquantes du XXe siècle.

 

Marcelle Ferron s'inscrit à l'École des beaux-arts de Québec (1942-1944) mais abandonne avant la fin de sa formation, suite à un désaccord avec un professeur. En 1946, elle rencontre Paul-Émile Borduas et s'inscrit à l'École du Meuble de Montréal. Elle est l'une des dernières artistes à se joindre officiellement au groupe des Automatistes et elle est aussi l'une des plus jeunes signataires du Refus global, publié en 1948. Sa première exposition solo à lieu à la Librairie Tranquille, à Montréal, en 1949. Elle commence à se faire remarquer dans le monde des arts.

 

Vers 1953, Marcelle Ferron quitte son mari et part pour la France avec ses trois filles. Elle loue une maison à Clamart, en banlieue de Paris, lieu où elle choisit d'installer son atelier. Ses œuvres abstraites éblouissantes de lumière et de vie font le bonheur des Européens. Pendant ce séjour, elle suit des cours auprès de Michel Blum (1964), artiste verrier, participe à de nombreuses expositions collectives et individuelles, ainsi qu'aux Salons d'Art Contemporain tenus annuellement par le Musée d'Art Moderne de Paris. Au cours de la même période, Ferron expose au Canada, aux États-Unis, et dans plusieurs pays européens, dont l'Allemagne, l'Angleterre, l'Italie et les Pays-Bas. Elle reçoit une bourse du Conseil des Arts du Canada (1957) et un prix du Musée des Beaux-Arts de Montréal (1960). Elle représente le Québec à la Biennale de Sao Paolo et devient l'une des premières femmes à gagner la Médaille d'argent (1961) et l'unique prix gagné par une Québécoise.

 

C'est une artiste reconnue internationalement qui revient au Québec en 1966. Pendant les sept années suivantes, elle se consacre à son travail au vitrail. Elle réalise son chef-d'œuvre : le vitrail de la station de métro Champ-de-Mars à Montréal, construit en vue de l'Exposition Universelle de 1967. Jusqu'en 1973, elle créa, plusieurs œuvres publiques en vitrail. En 1967, elle commence à enseigner à l'Université Laval, à Québec, d'abord l'architecture jusqu'en 1970, puis les arts visuels jusqu'en 1979. Ferron est élue membre de l'Académie Royale des Arts du Canada en 1972.

 

En 1973, Ferron reprend la peinture à temps plein, et présente ses œuvres dans des galeries et musées à Montréal, Québec, Ottawa, Toronto, Winnipeg, Paris et Mexico, lors d'expositions collectives et individuelles. Le Musée d'art de Joliette tient en 1976 la première exposition rétrospective consacrée à Ferron. En 1983, elle est la première femme à recevoir le Prix Paul-Émile-Borduas, le plus grand honneur conféré par le gouvernement québécois en arts visuels. Deux ans plus tard, Ferron est consacrée Chevalier de l'Ordre National du Québec. En 2000, elle est promue au grade de Grand Officier de l'Ordre National du Québec et le Musée d'art contemporain de Montréal tient une exposition rétrospective. Elle décède l'année suivante, à Montréal, à l'âge de 77 ans.

 

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