Percy Woodcock a été l’un des artistes canadiens de renom dont Sir William Van Horne, considéré comme «le plus grand collectionneur d’objets d’art du Canada» (1), a retenu les services (Painting in Canada: A History, Harper, page 198), y compris la mise à sa disposition d’un moyen de transport et le paiement de certaines dépenses discrétionnaires, au moment où celui-ci « lançait une campagne promotionnelle hors de l’ordinaire après avoir pris la décision d’amener la société Canadien Pacifique à faire circuler des peintures des Rocheuses dans l’est du Canada » (2), et ce, dans le but, outre celui de faire découvrir connaître les paysages magnifiques et saisissants des Rocheuses, de faire valoir et savoir que le chemin de fer traversait cette région du Canada pour relier complètement notre pays d’est en ouest page 198). Percy Woodcock a également agi comme conseiller en art auprès de Sir William Van Horne dont la maison de Montréal était située presque en face de notre galerie sur la rue Sherbrooke, là ou se trouve aujourd’hui l’hôtel Sofitel.

 

Né à Athens en Ontario, Woodcock a vécu pendant un bref moment dans un studio à Montréal en 1877 avant de retourner poursuivre ses études en art l’année suivante à Paris, à l’École des beaux-arts, où il est demeuré jusqu’en 1887. Une fois revenu au Canada, Woodcock a occupé pendant une couple d’années le poste de directeur de l’École des beaux-arts de Brockville, après quoi il est reparti étudier les beaux-arts en France avec Sir John Lavery. Selon J. Russell Harper, dans son ouvrage de référence intitulé Early Painters and Engravers in Canada, Woodcock a beaucoup voyagé avant de s’établir en permanence à Montréal en 1910. Monsieur Harper signale également que Woodcock a exposé régulièrement de ses œuvres à l’Art Association of Montreal (aujourd'hui, Musée des beaux-arts de Montréal) de 1883 à 1928, au Salon d’automne de Paris en 1881 de même qu’à l’Exposition universelle de Paris en 1883 et en 1927, en plus de participer assidûment aux expositions de l’Académie royale des arts du Canda de 1882 à 1921. Harper mentionne en passant que Woodcock « peignait surtout des paysages, avec une préférence marquée pour les marais gris-argent des zones rurales du Québec » (3).

 

En 1973, quand Joan Murray était conservatrice des objets d’art canadien à l’Art Gallery of Ontario (Musée des beaux-arts de l’Ontario), celle-ci a décidé d’inclure Woodcock dans son exposition intitulée «Impressionism in Canada 1895-1935 ». Dans le catalogue de l’exposition, elle y écrit que « contrairement à d’autres artistes de sa génération comme Robert Harris et Brymner qui n’avaient été influencés que sur le tard dans leur carrière artistique canadienne par l’impressionnisme, Woodcock avait, quant à lui, adopté une forme bénigne d’impressionnisme peu de temps après son retour au Canada en 1894» (4). La peinture à laquelle elle fait référence et qui est représentée à la page suivante de son catalogue est une magnifique toile qui fait aujourd’hui partie de la collection du Musée des beaux-arts de Montréal. La forme d’impressionnisme adoptée par Woodcock se compare avantageusement à celle que l’on peut admirer dans les compositions de Clarence Gagnon ayant pour thème l’été, notamment ses scènes européennes, de même que dans certaines toiles du grand maître Suzor-Coté.

Bibliographie
1. J. Russell Harper, Painting in Canada: a History, (Toronto: University of Toronto Press, 1981), p. 198;
2. ibid.;
3. J. Russell Harper, Early Painters and Engravers in Canada , (Toronto: University of Toronto Press, 1970), p. 338;
4. Joan Murray, Impressionism in Canada 1895- 1935 , (Toronto: Art Gallery of Ontario, 1974), p. 144.

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