« Lorsqu'il est devenu célèbre pour ses portraits, l'amour profond de Horne Russell pour son pays, et en particulier la mer, l'ont poussé à peindre des scènes pastorales et les paysages marins comme un reflet de son immense plaisir de la beauté naturelle. » Alan Klinkhoff

George Horne Russell est né à Banff, en Écosse, en 1861, et il est le fils de George et Susan (Conn) Russell. Russell fait un choix de carrière précoce et commencé à étudier l'art dans une école locale. Son talent s'est rapidement développé et il est envoyé dans la classe avancée de l'école d'art d'Aberdeen, où ses progrès dépasse rapidement l'enseignement. Il déménage ensuite à Londres où il étudit à la célèbre institution scolaire, South Kensington Art School. Là-bas, il reçoit l'enseignement des professeurs Legros et Sir George Reid. Il est, ce qu'on pourrait appeler un élève « sain », qui, avec une ténacité purement écossaise, acquiert de solides bases techniques dans la maîtrise de son métier. Il développe un goût très affirmé pour la peinture de portrait et ses professeurs l'encouragent vivement dans cette voie.

 

Russell exécute quelques mandats qui lui sont confiés, lorsqu'un ami lui suggère d'aller s'installer au Canada et de «grandir avec le pays». En 1889, à l'âge de vingt-huit ans, Russell arrive à Montréal, il loue un studio et s'y établit comme peintre de portrait. Parmi ses nombreux tableaux, figurent les portraits de Sir Alexander Lacoste, Dean Goodwin, le Dr. Barbour, Sir Wilfrid Laurier et Lord Strathcona. Bien que sa clientèle se développe rondement d'année en année, Russell ne se pas contente d'être exclusivement un peintre de portrait. Il a un profond amour pour la campagne, et plus encore pour la mer, qui, pour lui, constitue un appel constant et irrépressible à peindre. En 1909, le Grand Trunk Railway lui fait l'heureuse offre de peindre les Rocheuses et les abords de la rivière Skeena, en Colombie-Britannique. Russell accepte bien sûre avec joie, et passe plusieurs mois dans les Rocheuses. À son retour, il a peint de nombreuses toiles importantes et impressionnantes de ces « montagnes inouïes », dont plusieurs (comprenant une représentation du grand Mont Robson) ont été envoyés à l'Exposition internationale, à Bruxelles. Une série de toiles de grande taille et de hardiesse semble être le résultat direct de cette expédition à Skeena, dont les magnifiques toiles le Mount Kitselas et Snowshoe Mountain qui sont aujourd'hui considérés comme les plus beaux paysages du genre ayant jamais été peint au Canada. Russell a toujours considéré cette expérience occidentale comme d'une grande importance dans son développement en tant que peintre paysagiste; la grande taille des toiles exigeait une largeur d'exécution, une simplification des détails et le développement d'un schéma de couleurs qui pourrait être transmis dans un vaste espace.

 

Bien que ces toiles aient largement été promues comme étant des « portraits des Rocheuses », il est impossible de les qualifier de transcriptions simples et non inspirées des scène dont l'artiste a été témoin. Il s'agit plutôt de la vision d'un artiste qui a été extrêmement impressionné par ce qu'il a vu! Russell est allé visiter l'Ouest canadien en tant qu'illustrateur mais est revenu en tant que réel artiste.

 

Il semble qu'aucun artiste canadien ne profitait d'une plus belle vie que celle que menait Horne Russell. Il recevait de nombreux mandats, venant à lui de manière successive et continue, le rendant par la même occasion, financièrement indépendant et le munissant contre les inconvenues de la vie, souvent rencontrées par les artistes. Amoureux de la nature, il pouvait doucement se régaler de ses plaisirs, pour peindre des scènes pastorales et des paysages de bords de mer sans se soucier d'un futur acheteur. Il s'agissait là, d'une approche sincère de la peinture qui ne pouvait résulter que par une composition enluminée et guidée par l'instinct d'un artiste inspiré. Ces oeuvres ont su conquérir un public d'amateurs d'art. Russell bénéficie rapidement d'une situation lui permettant de vivre dans le confort de sa maison de campagne, à Saint-Andrews-by-the-sea, où il passait tous ses étés, années après années. Ainsi, dans sa vie, s'alternait délicieusement entre des périodes il réalisait la peinture des étangs de canard, de goélettes de pêche, des petits hameaux salés, des rives et de la mer bleue en été et, en hiver, la peinture de portraits. Un artiste pourrait-il en demander davantage?

 

Au cours de sa carrière, Russell n'éveilla aucune grande critique négative et n'a jamais exploité des sujets trop controversés, mais peignit des portraits où ses sujets sous leur plus beaux atours et sur un fond rappelant le charme de la poésie. Ses portraits plurent énormément à ces mécènes, autant que ses scènes de paysage, puisque ces derniers sont accommodants et facile à vivre. Russell était un artiste accomplit.

 

Ses confères académiques reconnaissaient sont solide talent et il fut nommé membre associé de l'Académie royale des arts du Canada en 1909, et membre à part entière en 1919. En 1922, il devient le président de l'Académie (A.R.C.). Il était, à plusieurs égards, admirablement bâtit pour ce poste; il avait une habileté certaine à prononcer quelques mots de manière spontanée, sa longue association et sa grande familiarité avec le milieu de l'Académie, faisait de lui le candidat idéal pour le poste de président.

 

En 1924, pendant l'exposition Wembley (une exposition de l'Empire brittanique), Russell échangea quelques mots avec M. Eric Brown du Musée des beaux-arts du Canada sur la question de la sélection des oeuvres pour cette exposition. En tant que président de l'Académie royale des arts, il considérait qu'il détenait le privilège unique d'être en charge de la sélection des oeuvres devant servir à être exposées hors du pays, telle que le voulait la tradition du A.R.C.. Dans ce cas particulier, ce sont les fiduciaires du musée, en accord avec les artistes sélectionnés, qui avait décidé quelles allaient être les toiles à envoyer à Londres (Angleterre). Un vote fait à l'interne au sein de l'académie a supporté presque unanimement la décision du Musée. Russell, dans sa fameuse lettre adressée au journal le London Daily Telegraph, a écrit: « Bien sûre, la question est celle de savoir si les laïcs ou les artistes professionnels sont les meilleurs juges. » Les conclusions de cette controverse eut beaucoup de ramification, et un nombre considérable d'académiciens refusèrent catégoriquement d'envoyer leur travail. Pour certains, la poussière de cet événement n'est pas encore toute retombée et marque ainsi l'histoire.

 

Russell n'avait pas d'élèves directs, mais ses efforts pour aider et diriger de jeunes artistes ne jamais ne manquèrent. De plus, rarement il ne manquait une réunion de la Women's Art Society, donnant aux membres des conseils constructifs et toute l'aide possible. Il était aussi membre du Pen and Pencil Club de Montréal. Grâce à ses actions, Russell possède aujourd'hui une place sûre dans l'histoire de l'art canadien. Dire qu'il était notre meilleur paysagiste de scène marine serait un peu prompt, mais il était définitivement l'uns des meilleurs portraitistes. Il connaissait et peignait quelques-uns des hommes les plus distingués de son époque, et plusieurs de ces hommes seront reconnut grâce aux portraits fait par Russell.

 

Certains de ses scènes marines, peintes avec goût, touchent presque la grandeur tandis que ses nocturnes sont uniques dans leur qualité imaginaire et poétique. Le temps seul, qui gagne sans faveur, lui attribuera son ultime créneau parmi les plus grands peintres canadiens. Il est certain, cependant, que Russell a grandement enrichi l'art de son pays d'adoption et a su amené dans de nombreuses demeures les beautés de la mer, et de ses plages, quelques aspect de la beauté de la vie qui aurait été autrement manquée.

 

Russell avait une personnalité discrète et agréable et, pendant son pèlerinage, a rassemblé beaucoup d'amis. Il était un « rassembleur » né, et pouvait clamer en quelques mots les esprits agités. Bien qu'il ait vécu ici presque toute sa vie durant, Russell n'a jamais complètement perdu son accent écossais, et ses « R » richement roulé, permettait à quiconque de se rappeler d'où il venait. Lui et Sir William Van Horne était amis, et il est dit que les deux hommes aurait pu échanger de place l'un avec l'autre, car Van Horne était assez doué pour lui-même pour avoir été un artiste et sa personnalité avait tout d'un gentleman naturel.

 

Nous pouvons retrouver les oeuvres de Russell dans les plus grandes collections muséales du Canada, dont celles de Musée des beaux-arts du Canada, le Musée des beaux-arts de Montréal et l'Art Gallery of Ontario.

 

Après une courte période de maladie, Russell meurt à Saint-Stephen, au Nouveau-Brunswick, le 24 juin 1933.

 

 

Transcription de la note biographique par William R. Watson, Marchand d'art, dont la galerie montréalaise a fermé ses portes vers 1959.

 

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