« [...] Je ne peins pas des fleurs, je peins l’essence, ce qu’elles me font personnellement ressentir et non pas ce qu’un autre ressentirait. Puis j’oublie les fleurs et je fais le meilleur tableau que je peux. » Jack Bush, 1977

Au début de sa carrière, Jack Bush travaille dans l'entreprise de son père, à la Rapid Electro Type Company, en tant qu'artiste commercial alors qu'il peint à mi-temps à Montréal. En 1927, il déménage à Toronto où il travaille à la compagnie Rapid Grip. Dans les années 1930, il s'inscrit à des cours du soir à l'Ontario College of Art . Il y recevra l'enseignement d'artistes de renoms tels que Frederick Challener, John Alfsen et Charles Comfort. Il travaille comme artiste commercial jusqu'en 1968. Durant cette période, il subira également l'influence du travail du Groupe des Sept.

 

Au début des années 1950, Bush commencera à expérimenter l'abstraction dans la peinture et, en 1953, mécontent de la façon dont était reçu l'art contemporain par la scène artistique canadienne, il fonda le groupe Painters Eleven aux côtés de plusieurs jeunes artistes Torontois. Parmi ses affiliations artistiques, nous pouvons compter son appartenance à la Société des artistes de l'Ontario, à l'Académie royale des arts du Canada, au Groupe canadien des peintres et au Club des directeurs artistiques de Toronto. En 1954, Bush a une rencontre heureuse avec le critique d'art américain Clement Greenberg, qui, impressionné par les aquarelles du jeune artiste, l'encourage à explorer différentes techniques et à rediriger son style expressionniste abstrait. Avec le temps, Greenberg est devenu son mentor. Bush fut également mis en contact avec la scène artistique émergente de New York, par l'entremise de son amitié avec le peintre canadien William Ronald.

 

Pendant la période des Painters Eleven, Jack Bush peint ses compositions à partir de ses perceptions; il cherche à peindre uniquement à partir du sentiment et à transmettre cette émotion à l'observateur. Ken Carpenter explique: «Bush a surmonté sa souffrance dans et à travers son art... Il était un artiste qui était préoccupé par le sentiment mais qui n'a jamais été sentimental dans son art». Il utilise des coups de pinceau spontanés, lancés au gré de son humeur (à la manière de l'expressionnisme abstrait). Par conséquent, il sera reconnu pour son implication au sein de deux mouvements, à savoir celui de la peinture par champs de couleur et de l'abstraction lyrique.

 

Pendant les années 1960, Bush conçoit plusieurs travaux de gouache sur papier en utilisant des motifs dit abstraits. Entre 1958 et 1966, Bush utilise la technique du lavis, réalisée avec un mélange de peinture à l'huile diluée avec de la colle de peau de lapin, qu'il applique ensuite de sorte à ce que le résultat fasse impression de peinture acrylique. Il s'agissait, à l'époque, d'une technique très courante. Quant à l'application de la peinture, il l'appose de manière lâche et occasionnelle. Avec le temps, cette technique est devenu connu sous le nom de «thrust and sash ». Celle-ci donnait une sensation de chaleur aux travaux. La notoriété de Bush au début des années 1960 est florissante, aidée par le fait que son œuvre eût été exposée dans l'exposition Post Painterly Abstraction de Greenberg et eût bénéficiée de la visibilité d'expositions présentées dans les principaux musées du Canada. De plus, dès lors, son travail se trouvait aussi dans les collections du Musée des Beaux-Arts de Boston et de la Tate Gallery à Londres. En 1966, Bush fait la transition aux acryliques hydrosolubles en raison des effets dangereux des milieux solvantés.

 

En 1967, Jack Bush représente le Canada à la Biennale de Sao Paulo. Considéré comme l'un des plus grands peintres abstraits canadiens à ce jour, Bush est caractérisé comme un grand maître de la couleur expressive, comme son prédécesseur, Matisse.

 

En 1976, le Musée des beaux-arts de l'Ontario a présenté une grande rétrospective de Jack Bush. L'artiste mourut un an plus tard, en janvier 1977.

 

 

Références:

Ken Carpenter, Traduction libre de : « The Evolution of Jack Bush », in Journal of Canadian Art History, tiré de: http://jcah-ahac.concordia.ca/en/archive/5

Musée des beaux-arts du Canada, Jack Bush, tiré de: http://www.gallery.ca/en/see/collections/artist.php?iartistid=816

The Canadian Encyclopedia, Jack Bush,  tiré de: http://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/john-hamilton-bush/

Roald Nasgaard, Abstract Painting in Canada, Douglas & McIntyre: Art Gallery of Nova Scotia, 2007.

 

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