LL.D, A.R.C., O.S.A. Suisse-Canadien, 8 octobre, 1896–1er décembre 1989
« [...] plutôt que d'insérer des figures arbitrairement dans son travail artistique, Biéler les rend intégrales dans le paysage. Ils sortent des rochers ou des arbres ou d'une ferme... Ils ne dominent pas, mais font partie d'un ordre naturel. Ils appartiennent à cet ordre à cause de l'équilibre que Biéler crée: une harmonie entre le travail dur que l'homme fait et son environnement. Rempli de couleurs - des roses, des verts, des ors - et dynamique dans le sujet, ses peintures à l'huile indiquent l'accomplissement et le plaisir à trouver tant dans le travail que dans le jeu. Biéler est un maître pour transmettre l'exubérance de l'enfance avec des couleurs qui ont la fraîcheur de la végétation après la pluie. » Nancy Baele

André Biéler est né le 8 octobre 1896, à Lausanne, Suisse. Sa famille déménage en 1898 à Paris, puis en 1912, à Montréal. Il étudie à l’Institut technique de Montréal et participe à la Première Guerre mondiale.

 

Ayant été gazé lors de la bataille de Passchendaele et ayant subit d’importantes blessures à la guerre, Biéler entreprend une convalescence en Floride, en 1919. Suivant ce séjours, il entreprendra des études à la Art Students League de New York. Entre 1922 et 1926, il s’installa en Suisse. Son oncle, le peintre et muraliste Ernest Biéler, l’aide à perfectionner sa pratique. Durant cette période, Biéler séjourne à Paris et étudie à l’Académie Ranson.

 

En 1924, il expose à l’Art Association of Montreal. Il s’agit de sa première exposition solo.

 

En 1927, il habite brièvement à Tourville, puis pour une période de trois ans (1927-1930), il habite à Sainte-Famille, à l’Île d’Orléans. Par ailleurs, plusieurs de ses tableaux représentent cette île iconique. Il crée des gravures représentant la ville de Québec. Durant les années 30, Biéler peint à Montréal, Charlevoix, en Gaspésie et dans les Laurentides.

 

En 1936, il devient professeur d’art et artiste résidant l’Université Queen’s à Kingston, Ontario.

 

En 1941, il organise la première Conférence des artistes canadiens, ce qui mènera à la création de la Fédération canadienne des artistes. Biéler en sera le premier président. En 1945, il séjourne au Lac- Saint-Jean et en 1952, en Abitibi. En 1948, il peint une murale à la centrale hydroélectrique de Shipshaw, à Arvida.

 

En 1957, il participe à la fondation de Agnes Etherington Art Centre. Il préside l’organisation de 1957 à 1963.

 

André Biéler prend sa retraite en 1963. Il visite le Mexique l’année suivante. Il est décédé le 1er décembre 1989 à Kingston, en Ontario.

 

 

Honneurs

Une rue porte son nom à Sainte-Famille, Île d’Orléans. Il a reçu de nombreux honneurs durant sa carrière. Il a été élu membre de l’Académie royale des arts du Canada en 1955, a reçu le Prix J. W. L. Forster, en 1957, de l’Ontario Society of Artists et la Médaille du centenaire du Canada et l’Ordre du Canada, en 1988. L’Université de Lausanne lui a décerné un doctorat honorifique.

 

Style et thèmes

Ses thèmes de prédilections: le quotidien du peuple, la vie religieuse (notamment, les églises) et les paysages. Il a utilisé la gravure sur bois, l’aquarelle, le fusain, la tempéra, le pochoir et a réalisé des huiles sur toile et sur panneau.

 

Les premières œuvres de Biéler sont largement influencées par les enseignements de son oncle Ernest; elles traduisent la minutie dans le dessin et le souci de la forme nécessaires au travail du vitrail, de la mosaïque et de la fresque. À partir du moment où il s’est installé à l’île d’Orléans jusqu’en 1947, il a été un régionaliste moderniste, réussissant à combiner son amour de la forme à celui des sujets humains.

 

En dépit de son éducation protestante, Biéler se consacre entièrement à évoquer le style de vie très catholique de la petite communauté en peignant les églises, ainsi que les cérémonies et processions religieuses. La même fascination envers la ferveur religieuse se manifeste dans les tableaux du Mexique qu’il peint au cours des années soixante.

 

Dans cette vieille maison (à Sainte-Famille, Île d’Orléans) qui constituait un lien direct avec l’un des peuples fondateurs du Canada, Biéler commença à dépeindre la vie des habitants et leurs rituels, suivant le rythme lent de leurs travaux et de leur île, dans la beauté de leurs vieilles maisons, bâties en pierre ou en bois par leurs ancêtres. L’expression est franche, le réalisme est tempéré par le lyrisme [...] (Réf. Frances K.Smith, p. 94).

 

André Biéler était attiré vers les personnes vivant en harmonie avec la terre et leur folklore, leurs superstitions, leurs symboles et leurs rites. Il fit facilement la transition vers les riches traditions des habitants de Québec auxquelles son interprétation artistique donna une vision nouvelle. (Réf. Frances K.Smith, p. 95).

 

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