« Je crois que de toutes les formes d'art au Canada, c'est la peinture qui montre la plus grande vitalité et le sentiment canadien le plus affirmé... il y a davantage d'intérêt pour la peinture figurative qu'auparavant et j'espère que nous serons en mesure d'élaborer quelque chose d'intéressant, un art représentatif du sentiment canadien, et pourtant universel, à la fois moderne et hors du temps. » Prudence Heward, vers 1942

La peintre Prudence Heward faisait partie d'un petit groupe de femmes artistes, actives à Montréal dans l'entre-deux-guerres. Sixième d'une famille prospère de Montréal, Efa Prudence Heward est née le 2 juillet 1896. Elle suit son premier cours de dessin à douze ans et commence très tôt ses études artistiques en s'inscrivant à l'école de l'Art Association of Montreal (A.A.M.). Après un séjour en Angleterre pendant la Première Guerre mondiale, elle retourne à l'Art Association de 1918 à 1920, où elle étudie auprès de William Brymner, Randolph Hewton et Maurice Cullen. Parmi ses camarades de classe on retrouve Edwin Holgate, Sarah Robertson, Anne Savage et Lilias Torrance. En 1925 et en 1926, elle suit des cours à Paris auprès de Charles Guérin et de Bernard Naudin à l'Académie Colarossi. Elle fait la connaissance d'une autre étudiante canadienne, Isabel McLaughlin, avec qui elle se lie d'amitié. Au cours des années suivantes, Heward a effectué de nombreux voyages axés sur la peinture en compagnie de McLaughlin et d'autres amis, notamment Sarah Robertson et A.Y. Jackson.

 

Heward continue à exposer ses œuvres et remporte un certain nombre de prix. En 1924, elle expose pour la première fois à l'exposition annuelle de l'Académie royale des arts du Canada. Les œuvres d'Heward ont été sélectionnées pour de nombreuses expositions internationales, notamment pour la British Empire Exhibition, qui a lieu à Londres en 1925, et pour l'Exposition d'art canadien, tenue à Paris en 1927. En 1928, elle est invitée à exposer ses œuvres avec le Groupe des Sept et, de nouveau, en 1931; en 1929, elle gagne le premier prix initial du concours Willingdon avec sa toile Girl on a Hill. Ces concours sont organisés par la Galerie nationale du Canada (maintenant le Musée des beaux-arts du Canada) et financés par le gouverneur général du moment, Lord Willingdon. Sa première exposition solo a lieu en 1932 à la Galerie Scott de Montréal. Plusieurs expositions partagées avec des amies artistes du Groupe de Beaver Hall suivent. On peut voir les œuvres de Heward dans plusieurs musées canadiens, notamment à la Winnipeg Art Gallery et au Musée des beaux-arts de Montréal, ainsi que dans des collections privées.

 

De santé fragile toute sa vie, Heward voit son état empiré à la suite d'un accident de voiture survenu en 1939, qui lui cause une fracture au bras et une blessure plus sérieuse au nez, ce qui a pour effet d'aggraver son asthme. Son état de santé se détériore au cours des années suivantes et, à l'été 1945, elle réalise sa dernière peinture, Caladium. Elle passe quelque temps à Fernbank, près de Brockville, lieu où vit la famille de sa mère et où elle allait peindre en plein air, au début. En compagnie de sa mère et de sa sœur, Heward se rend à Los Angeles pour suivre un nouveau traitement médical et y décède le 19 mars 1947.

 

La Galerie nationale du Canada a organisé une exposition commémorative de l'œuvre de Heward en mars 1948; le catalogue de l'exposition montre l'étendue de son œuvre. Alors qu'elle était surtout peintre visagiste, particulièrement de femmes et d'enfants, elle peignait également des paysages et des natures mortes. Heward fut associée au Groupe de Beaver Hall; elle est un membre fondateur du Groupe des Peintres canadiens et de la Société d'art contemporain, et fut également membre de la Fédération des artistes canadiens.

 

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